Wednesday, March 11, 2009

Lula Stops the Traffic

Many observers tip Brazil among the few countries to ride out the global economic downturn the least dazed. Such a feat would not have been possible without an enlightened leadership embodying vision, sovereignty and empathy as opposed to nincompoops who outsource their thinking to bean counters and the macro(economics) tribe, notorious for branding the likes of the World Bank. Here is how Brazil's maverick President Luiz Inácio Lula da Silva, also known as Lula, proves his mettle in the Financial Times:

" We could not grow, it was said, without threatening economic stability – much less grow and distribute wealth. We would have to choose between the internal market and the external. Either we accepted the unforgiving imperatives of the globalised economy or we would be condemned to fatal isolation.

Over the past six years, we have destroyed those myths. We have grown and enjoyed economic stability. Our growth has been accompanied by the inclusion of tens of millions of Brazilian people in the consumer market. We have distributed wealth to more than 40m who lived below the poverty line. We have ensured that the national minimum wage has risen always above the rate of inflation.

We have democratised access to credit. We have created more than 10m jobs. We have pushed forward with land reform. The expansion of our domestic market has not happened at the expense of exports – they have tripled in six years. We have attracted enormous volumes of foreign investment with no loss of sovereignty.

I hope for a world free of the economic dogmas that invaded the thinking of many and were presented as absolute truths. Anti-cyclical policies must not be adopted only when a crisis is under way. Applied in advance – as they have been in Brazil – they can be the guarantors of a more just and democratic society.

I do not give much importance to abstract concepts. I am not worried about the name to be given to the economic and social order that will come after the crisis, so long as its central concern is with human beings."

Dream, dream dream dream...

Monday, March 2, 2009

L'oligarchie dépigmentée

Une économie de marché qui concentre le pouvoir économique entre les mains d'une minorité ("market-dominant minority") et une démocratie qui renvoie le pouvoir politique officiel à la majorité appauvrie réunissent les conditions pour exacerber les tensions sociales. C'est du moins ce que postule Amy Chua, professeur de droit à l'université de Yale, après des études empiriques dans son livre "World on Fire: How Exporting Free Market Democracy Breeds Ethnic Hatred and Global Instability".

D'emblée il faut dissiper l'amalgame racial en ce qui concerne l'hégémonie économique. Les Chinois en Indonésie, les Indiens au Kenya, les descendants d'Européens à Maurice, au Zimbabwe et en Martinique sont des exemples témoignant de la diversité ethnique dans le pouvoir économique.En effet, la concentration de la richesse a des origines plus historiques - souvent coloniales - et politiques. Quand l'Etat ne joue pas convenablement son rôle de régulateur, toutes les dérives sont possibles. Dépendant du degré, l'entente délictueuse entre certains membres de la politique, de la fonction publique et du secteur privé ("crony capitalism") peut être dévastatrice.

Avec le déclin économique, les sentiments d'humiliation et d'injustice que subissent les peuples remontent à la surface. L'ignorance et l'arrogance du pouvoir par rapport aux inégalités ouvrent une brèche que les démagogues exploitent à volonté. De plus, lorsque le schéma ethnique ou religieux s'associe dans la psyché collective à cet état des choses, les ingrédients d'un cocktail explosif sont, d'ores et déjà, disponibles.

La mondialisation est perçue comme un phénomène similaire où les États-Unis incarnent le "market-dominant minority". Toutefois, dans l'affrontement entre les radicaux, ceux qui brocardent uniquement les activistes de l'anti-mondialisation en épargnant le dogme du "Washington Consensus" véhiculé par le Fonds monétaire international manifestent peu de circonspection.

D'ailleurs, les militants lucides sont passés de l'anti-mondialisation à l'alter-mondialisation après Porto Alegre 2003. Preuve que la mondialisation est dorénavant acceptée comme un fait. C'est le modèle qui est contesté. Bref, au niveau international les choses commencent à se dessiner positivement. Comme toujours, les signaux d'un changement fondamental d'attitude doivent émaner des dirigeants éclairés.

Si on veut vraiment que la mondialisation soit soutenable tout en étant moins déstabilisatrice, il faut créer l'environnement qui permettra à ses bénéfices d'être répartis plus équitablement. En s'attaquant d'abord à la source de la corruption, en motivant les petites et moyennes entreprises pour qu'elles se multiplient et en accélérant la dérégulation des différents secteurs pour inciter les sociétés internationales les plus crédibles à s'implanter dans le respect des cultures locales.

La démocratie et le libre-échange, comme toute autre théorie certes, ne peuvent fonctionner dans un vacuum. Le piège à éviter justement, c'est d'en faire une fin en soi. Même si on doit admettre, de par l'évolution de l'histoire, qu'ils demeurent les meilleurs moyens pour générer la richesse. Encore faut-il les adapter à des contextes différents et les encadrer avec des paramètres favorisant la "corporate citizenship".

Nous verrons découler les solutions seulement lorsque nous cesserons de nous dérober à la réalité. C'est bien dans l'action que les bonnes intentions seront jugées.