Allons-nous nous
morfondre jusqu'à ce que la mort nous sépare avant que les peines ne
correspondent aux crimes de conduite dangereuse et en état d’ébriété, aux jets
de pierres sur les voitures, au carjacking, aux cambriolages armés avec
ou sans violence ou à toute autre atteinte à notre existence, directement ou
indirectement?
Ce serait sans doute les fruits d’un autre miracle que de croiser un résident, un citoyen ou un visiteur qui affirmerait ne pas appréhender des abus, des agressions et des dangers potentiels, qu’ils soient perpétré à l’intérieur ou à l’extérieur de chez soi. Compter uniquement sur ce qui est répercuté viralement, ou recourir à une punition sévère dans un vide ou encore une interdiction totale (vraisemblablement notre méthode fétiche), pour renverser le schéma serait absurde.
Les “nudges”
subconscients, ces mécanismes conçus pour modifier sournoisement nos
comportements, ont tendance à être plus efficaces que les campagnes de
sensibilisation.Pour Biju Dominic, PDG du cabinet Final Mile, même un “nudge”
sous la forme d'un changement de nom peut fonctionner. "Lorsque vous
l’appelez l’autoroute express Mumbai-Pune, elle donne l’impression d’une
invitation à appuyer à fond sur le champignon."
Rares sont les voix
à avoir signalé la pagaille à venir dans le sillage de la course mondiale folle
vers le bonheur matériel et éphémère depuis les années 1980. Si certains pays
ont réussi à contenir les séquelles évitables, nous avons malheureusement échoué
lamentablement. En fait, le rule of law, le fondement même de toute
société qui fonctionne, s’est affaibli considérablement et la plupart de ceux
qui sont censés défendre l’essence de nos institutions et donner l’exemple ont
abdiqué.
Ainsi, la primauté
du droit a fait lentement mais sûrement la place à la primauté des privilèges,
petits et grands, où l’anarchie grandit simultanément avec le sentiment de ne
pas être “surveillé” de manière juste et cohérente. Inévitablement, les ravages
systémiques suivent et sévissent. La road rage étant l'un des symptômes
ayant un impact dévastateur. Personne n’est épargné. Même ceux en plein délire
ou se croyant invulnérables se feront rattraper. Cela dit sans médisance
aucune.
Un ultime rappel:
nous n’aurons que nous-même à blâmer si nous nous abstenions de harceler nos
dirigeants afin qu’ils mènent une vie de tolérance zéro à l’égard de leurs
propres conneries. D’ailleurs, le sens civique est un élan réciproque qui
booste notre taux de dopamine et a un effet bénéfique certain sur notre mental
comme sur la société dans l’ensemble. Et si nous commencions par “de-friender”
le nombrilisme et tous les virus qui s'en nourrissent?