Thursday, July 11, 2019

The Hurtful Freebies

In the run up to the yearly presentation of our national budget, citizens overridingly cry for more affordable "bread and butter". It would be absurd to expect self-absorbed grassroots to ponder other critical obstacles to their own welfare. Few can afford to see through the media propaganda and distraction not-so-subtly disseminated for the benefits of the "entente cordiale" between governments and Big Business.

Social media tends to either share the very objects of distraction, or, in a rare moment of valuable contribution, turns into a platform for discussions about essentially the symptoms of our discontent. It would indeed be pivotal to see and hear echoes of the root causes going viral. This is to suggest that the drive to real salvation has yet to gather momentum.

Fortunately, bold change agencies are growing more and more visible. Such, among others, Aret Kokin Nu Laplaz (AKNL) and Adish Maudho. The latter recently flagged the impact of ongoing land grab on gradual deforestation as translated through land degradation, deterioration of food security, soil fertility, carbon sequestration capacity, wood production, groundwater recharge, etc. The environmental, social and economic damage could not be more worthy of a state of emergency.

The tax incentives and refunds granted by successive governments to some sectors are shocking. Here they are not designed for Mauritians to mitigate the ever-rising cost of housing, but for developers of villas and apartments targeting foreigners blessed with a currency that makes a mockery of ours. Hence, the government' s scorn further contracts the reach of citizens to decent housing and triggers a domino effect throughout the whole system. In return, while beaches, which count among the favourite leisure of Mauritians, shrink, betting houses have spread. The end result is that stress tends to escape through the unhealthiest outlets.

Whether it is through unconsciousness, incompetence, corruption or the three flaws simultaneously, our "elites" and their enablers unwittingly feed frustration slowly, but surely. Eventually, anger can turn into unrest with dramatic consequences. History and events around the world abound to testify. Under our malaise, xenophobia broods. Can we then blame the people and the "populists" who exploit the situation? It is actually very late, the awakening of the most enlightened minds among us cannot wait any longer.

Lately, we have been witnessing a usual blame game. This time it is about the decline in arrival of tourists. On the one hand, our leaders have yet to internalise how the experiential factor, that is the immersion into the local traditions and culture, and environmental landscape, now determines the competitiveness of tourist destinations. On the other hand, our main attraction is our hospitable cosmopolitanism, also part of our DNA.

Paradoxically, by contributing to the loosening of the social fabric, sordid policies are seriously compromising our national productivity and the elements of differentiation from our competitors. In a multi-ethnic and multi-religious setting, contagion can be devastating. Especially with an overwhelming concentration of title deeds, often acquired through coercion, cronyism and patronage or are misleadingly accounted for.

Sugar, on charcoal life support via power supply, and concrete, in excess, when lumped together, bears the potential of a time bomb. Will the fantasy of creating a paradise for cynics and tax dodgers not ultimately lead to a nightmare for all? The break with our development model can no longer be just another buzzword. On a more positive note, it would be desirable for AKNL to morph into Aret Kokin Nu Later to aim at our systemic drift in the hope that plenty more citizen movements follow suit.

Wednesday, July 10, 2019

Alerte à Dodoland !


« Bizin bes pri manze ». En d'autres termes, nous souffrons de la vie chère. C'est ce qui ressort à vif des micros-trottoirs avant chaque présentation du Budget national. Dans ce contexte, l'éveil face à l'un des producteurs de nos « toxines » qu'est l'accaparement de nos ressources, déjà ultra limitées, ne peut atteindre que celles et ceux qui peuvent se permettre le luxe du discernement. Et aussi du détachement par rapport aux outils médiatiques de propagande et de diversion au service de l'entente politico-économique qui contrôle les leviers du pouvoir et abuse du territoire mauricien.

Si, en général, les médias sociaux répercutent bêtement les objets de diversion ou, dans les plus constructifs des cas, les symptômes de nos maux profonds, leur suivisme peut, en revanche, aussi véhiculer ce qui est plus apte à atteindre les sources même de ces maux. Hélas, pour parodier le tristement célèbre « moralite pa ranpli vant », la population, dans sa très grande majorité, survit en mode « reflesi pa ranpli vant ». Ceci pour suggérer que la voie vers le salut s'annonce longue.

Heureusement, des acteurs vaillants du changement se manifestent de plus en plus, dont Aret Kokin Nu Laplaz (AKNL) et Adish Maudho. Ce dernier a tout récemment tiré la sonnette d'alarme sur l'accaparement des terres pour le développement foncier et son impact sur la déforestation graduelle dont on constate déjà les séquelles néfastes par le biais de « la réduction de la fourniture de services écosystémiques sous différentes formes comprenant la détérioration de la sécurité alimentaire, la fertilité du sol, la capacité de séquestration du carbone, la production de bois, la recharge des nappes phréatiques, etc., incluant des coûts sociaux et économiques importants pour le pays ».

Ce qui est davantage perturbant ce sont les incitations fiscales des gouvernements successifs, non pas pour les Mauriciennes et les Mauriciens afin de les soulager du cout prohibitif d'un logement, mais destinées aux promoteurs de villas et d'appartements pour étrangers achetant avec une monnaie qui ridiculise la nôtre. Ainsi, la vie chère ne se limite pas seulement à l'alimentation. Ce mépris accentue l'inaccessibilité au logement avec un effet domino sur tout le système. En contrepartie, pendant que les plages, qui comptent parmi les loisirs préférés des locaux, rétrécissent, les betting houses se sont multipliées. La finalité est que le stress ne peut s'évacuer que par des canaux comptant parmi les plus malsains.

Qu'il s'agisse de l’inconscience, de l'incompétence, de la corruption ou des trois tares simultanément, nos « élites » et leurs facilitateurs attisent la frustration doucement, mais sûrement. Eventuellement, la colère peut se transformer en troubles sociaux avec des conséquences dramatiques. L'histoire et l'actualité à travers le monde l'attestent. Sous notre malaise, la xénophobie couve. Pourra-t-on alors se contenter de culpabiliser le peuple et railler les « populistes » qui exploitent la situation? Il est déjà très tard, le sursaut des esprits les plus éclairés parmi nous ne peut plus attendre.

Nous assistons ces derniers temps à un habituel jeu de blâme. Cette fois-ci il s'agit du fléchissement dans les arrivées des touristes. D'une part, nos dirigeants n'ont toujours pas intériorisé que le facteur expérientiel, c'est à dire l'immersion dans le paysage traditionnel, culturel et environnemental, est désormais déterminant dans la compétitivité de la destination Maurice. D'autre part, notre attrait principal est notre cosmopolitisme et notre « gentillesse légendaire », qui font partie de notre ADN.

Paradoxalement, en contribuant à fragiliser le tissu social, les politiques sordides sont en train de compromettre sérieusement nos éléments de différenciation par rapport à nos concurrents et parasiter la productivité nationale. Avec un vécu tissé dans des fibres multi-ethniques et pluri-religieuses, la contagion peut se révéler dévastatrice. Surtout avec une concentration hégémonique de titres de propriété, souvent acquis par coercition, par copinage et clientélisme; ou qui sont trompeusement chiffrés.

Le sucre, quoiqu’en « respiration artificielle » permanente, bénéficie depuis quelques années d’un cocktail de charbon et de béton pour flotter. Un cocktail qui exige la plus grande modération, car potentiellement explosif sous l’effet de l’overdose. La rupture avec notre modèle de développement ne peut plus être une nouvelle arnaque. Le fantasme d'un paradis pour cyniques et défiscalisés ne mènera-t-il pas à un cauchemar pour tous? Autrement, il serait souhaitable que AKNL se mue en Aret Kokin Nu Later pour cibler notre dérive systémique et que d'autres mouvements citoyens leur emboitent le pas.