Friday, August 17, 2018

Sur la voie rapide vers l’anarchie

Allons-nous nous morfondre jusqu'à ce que la mort nous sépare avant que les peines ne correspondent aux crimes de conduite dangereuse et en état d’ébriété, aux jets de pierres sur les voitures, au carjacking, aux cambriolages armés avec ou sans violence ou à toute autre atteinte à notre existence, directement ou indirectement? 

Ce serait sans doute les fruits d’un autre miracle que de croiser un résident, un citoyen ou un visiteur qui affirmerait ne pas appréhender des abus, des agressions et des dangers potentiels, qu’ils soient perpétré à l’intérieur ou à l’extérieur de chez soi. Compter uniquement sur ce qui est répercuté viralement, ou recourir à une punition sévère dans un vide ou encore une interdiction totale (vraisemblablement notre méthode fétiche), pour renverser le schéma serait absurde.

Les “nudges” subconscients, ces mécanismes conçus pour modifier sournoisement nos comportements, ont tendance à être plus efficaces que les campagnes de sensibilisation.Pour Biju Dominic, PDG du cabinet Final Mile, même un “nudge” sous la forme d'un changement de nom peut fonctionner. "Lorsque vous l’appelez l’autoroute express Mumbai-Pune, elle donne l’impression d’une invitation à appuyer à fond sur le champignon."

Rares sont les voix à avoir signalé la pagaille à venir dans le sillage de la course mondiale folle vers le bonheur matériel et éphémère depuis les années 1980. Si certains pays ont réussi à contenir les séquelles évitables, nous avons malheureusement échoué lamentablement. En fait, le rule of law, le fondement même de toute société qui fonctionne, s’est affaibli considérablement et la plupart de ceux qui sont censés défendre l’essence de nos institutions et donner l’exemple ont abdiqué.

Ainsi, la primauté du droit a fait lentement mais sûrement la place à la primauté des privilèges, petits et grands, où l’anarchie grandit simultanément avec le sentiment de ne pas être “surveillé” de manière juste et cohérente. Inévitablement, les ravages systémiques suivent et sévissent. La road rage étant l'un des symptômes ayant un impact dévastateur. Personne n’est épargné. Même ceux en plein délire ou se croyant invulnérables se feront rattraper. Cela dit sans médisance aucune.

Un ultime rappel: nous n’aurons que nous-même à blâmer si nous nous abstenions de harceler nos dirigeants afin qu’ils mènent une vie de tolérance zéro à l’égard de leurs propres conneries. D’ailleurs, le sens civique est un élan réciproque qui booste notre taux de dopamine et a un effet bénéfique certain sur notre mental comme sur la société dans l’ensemble. Et si nous commencions par “de-friender” le nombrilisme et tous les virus qui s'en nourrissent?

That desperate feeling of riding in the fast lane to (quasi-)Anarchy

Shall we linger till death tears us apart before the penalty fits the crimes of drink and reckless driving, rock throwing at cars, carjacking, armed burglary with or without actual violence, or any other offenses undermining our existence directly or indirectly for that matter?

It would be yet another miracle to meet any resident, citizen or visitor today who would claim not to be wary of experiencing a potential abuse, assault or danger of any sort whether inside or outside. It simply does not work to single out what goes viral only, or to resort, singly, to hardcore punishment or, helplessly, an outright ban - seemingly our favourite response.  Above all, simple-minded binaries and pa-mwa-li-sa games must be invariably shut down.

Subconscious nudges designed to change our attitudes anywhere tend to be more efficient than awareness campaigns. For Biju Dominic, CEO of behaviour architecture firm Final Mile, even a nudge in the form of a change of name can work. “When you call it the Mumbai-Pune ‘Expressway’, it gives people the impression that the road is meant to be sped on.”

There have been a few voices flagging the coming mess in the wake of the global rat race since the 1980s. While some countries have managed to contain the overwhelming drawbacks, we have miserably failed. The very foundation of any functioning society, the rule of law, has been weakening and most among those expected to uphold the spirit of our institutions and set the conducive example have flunked.

The rule of law has slowly but surely been making its way for the rule of privileges, big and small, where lawlessness grows together with the feeling of not being "watched" fairly and consistently. Hence creating systemic havoc. When bad behaviour trickles down it sours life for all. Road rage being one of the symptoms with devastating impact. Even those who feel sheltered will end up catching the virus. Alternatively, good deeds and collaboration not only boost our dopamine levels and make us feel good, ultimately they contribute to national contentment and indeed overall better performances anywhere.

One last reminder: we shall have only ourselves to blame should we refrain from acting towards bullying our leaders into living a life of zero tolerance to bullshit, including their own even more critically. For good. Living up to our collective duties and responsibilities is bound to be rewarded. "Unfriending" self-absorption and all the viruses that feed on it shall trigger a promising start.