L’hégémonie occidentale s’est tellement infiltrée dans notre quotidien que nous avons tendance à occulter la contribution historique des autres civilisations à l’édification de la modernité. La (re)floraison de la Chine, par exemple, dénote le caractère “cyclique” de l’humanité, contrairement au postulat “fin de l’histoire” énoncé par le penseur néo-conservateur Francis Fukuyama en 1989.
Avec la création de la République populaire de Chine en 1949, sous l’impulsion de Mao Zedong, le pays a vécu un développement mitigé avant de toucher le fond. Ce n’est qu’à partir de 1977, quand la bande de Den Xiao-ping oriente le pays vers l’économie de marché, que l’espoir renaît. Etant donné l’imprégnation du maoïsme, sa révision ne peut s’inscrire que dans une logique de long terme.
Petit à petit, l’économie chinoise se libère de la propriété collective au profit de la propriété privée. Les réformes entamées pour rendre l’environnement pro-marché récoltent maintenant les dividendes : le flux des investissements étrangers et, dans leur sillage, le transfert de savoir-faire, n’arrêtent pas de croître.
Auparavant ringardisé, le label “Made in China” est aujourd’hui omniprésent. Si l’Inde est en passe de se métamorphoser en laboratoire technologique du marché mondial, la Chine s’affiche déjà comme son usine de biens de grande consommation – fabriqués sous licence ou contrefaits – tels l’habillement, les jouets, les équipements sportifs et les produits électroniques. Le tout, de surcroît, offert avec un excellent rapport qualité-prix.
D’une façon ou d’une autre, tous les autres pays sont chamboulés par cette nouvelle donne, même s’ils n’adoptent pas tous les mêmes attitudes à son encontre. Les tigres asiatiques contemplent l’expansion de leurs marchés dans un partenariat avec le dragon chinois : d’abord à travers la consommation chinoise et ensuite à travers un cluster en tant que fournisseurs de produits à faible valeur ajoutée destinés à être transformés et réexportés. Bref, c’est tout un bloc qui se constitue.
Au sein des pays développés, la réaction est plutôt ambivalente. Même s’il est vrai qu’une partie de la production chinoise est toujours subventionnée par l’Etat, est-ce que certains pays occidentaux – qui font de même dans le domaine de l’agriculture où ils privent les pays africains d’un marché potentiel – sont crédibles lorsqu’ils évoquent le dumping? Parallèlement, les nouveaux riches chinois représentent une clientèle friande de produits de luxe européens.
Des nombreuses voix, occidentales surtout, s’élèvent pour réclamer une “réévaluation” du renminbi (l’autre nom du yuan, littéralement “monnaie du peuple”). Celui-ci, indexé au dollar américain de 1994 à 2005 – ce qui signifie que, par rapport aux autres monnaies, le renminbi fluctuait au même rythme que le dollar américain –, bénéficie actuellement du fléchissement de ce dernier. Alors qu’au préalable lorsque le dollar, et par induction donc le renminbi aussi, étaient plus vaillants, personne ne rouspétait. Depuis, par rapport au même dollar, le renminbi s'est apprécié de 25%.
L' éditorialiste de Time, Fareed Zakaria, résume lucidement l'imbroglio: China bashing is "at best pointless posturing and at worst dangerous demagoguery. Chinese companies make many goods for less than 25% of what they would cost to manufacture in the U.S. Making those goods 20% more expensive won't make American factories competitive. The most likely outcome is that it would help other low-wage economies. The best and most effective response to it is not threats and tariffs but deep, structural reforms and major new investments to make the U.S. economy dynamic and its workers competitive."
Les autres pays émergents, Maurice notamment, se contenteront des “miettes”. Ces “miettes”, néanmoins, il va falloir aller les chercher car il y aura de moins en moins d’accords préférentiels pour les garantir. Il n’est pas question seulement de positionnement sur le marché ou de “fine-tuning”, le modèle mauricien de développement lui-même doit être revisité.
Dans un monde de plus en plus intégré, l’odyssée chinoise démontre l’importance de l’ouverture sur l’extérieur et de la stabilité monétaire dans la vitalité d’une économie. Si nous envisageons enfin de réconcilier la vision avec l’action, nous serons alors en harmonie avec la profession taoïste du yin et du yang, cette philosophie d’équilibre qui inspire l’ethos chinois depuis plusieurs siècles.
A nos “policymakers” d’inaugurer la voie jamais empruntée jusqu’à présent : le micromanagement. C’est-à-dire, l’amélioration de notre compétitivité en passant par une stratégie ciblant l’ajustement de l’environnement général afin que tout le monde soit efficient sans le soutien d’une monnaie de singe, mais avec celle “du peuple”.
Avec la création de la République populaire de Chine en 1949, sous l’impulsion de Mao Zedong, le pays a vécu un développement mitigé avant de toucher le fond. Ce n’est qu’à partir de 1977, quand la bande de Den Xiao-ping oriente le pays vers l’économie de marché, que l’espoir renaît. Etant donné l’imprégnation du maoïsme, sa révision ne peut s’inscrire que dans une logique de long terme.
Petit à petit, l’économie chinoise se libère de la propriété collective au profit de la propriété privée. Les réformes entamées pour rendre l’environnement pro-marché récoltent maintenant les dividendes : le flux des investissements étrangers et, dans leur sillage, le transfert de savoir-faire, n’arrêtent pas de croître.
Auparavant ringardisé, le label “Made in China” est aujourd’hui omniprésent. Si l’Inde est en passe de se métamorphoser en laboratoire technologique du marché mondial, la Chine s’affiche déjà comme son usine de biens de grande consommation – fabriqués sous licence ou contrefaits – tels l’habillement, les jouets, les équipements sportifs et les produits électroniques. Le tout, de surcroît, offert avec un excellent rapport qualité-prix.
D’une façon ou d’une autre, tous les autres pays sont chamboulés par cette nouvelle donne, même s’ils n’adoptent pas tous les mêmes attitudes à son encontre. Les tigres asiatiques contemplent l’expansion de leurs marchés dans un partenariat avec le dragon chinois : d’abord à travers la consommation chinoise et ensuite à travers un cluster en tant que fournisseurs de produits à faible valeur ajoutée destinés à être transformés et réexportés. Bref, c’est tout un bloc qui se constitue.
Au sein des pays développés, la réaction est plutôt ambivalente. Même s’il est vrai qu’une partie de la production chinoise est toujours subventionnée par l’Etat, est-ce que certains pays occidentaux – qui font de même dans le domaine de l’agriculture où ils privent les pays africains d’un marché potentiel – sont crédibles lorsqu’ils évoquent le dumping? Parallèlement, les nouveaux riches chinois représentent une clientèle friande de produits de luxe européens.
Des nombreuses voix, occidentales surtout, s’élèvent pour réclamer une “réévaluation” du renminbi (l’autre nom du yuan, littéralement “monnaie du peuple”). Celui-ci, indexé au dollar américain de 1994 à 2005 – ce qui signifie que, par rapport aux autres monnaies, le renminbi fluctuait au même rythme que le dollar américain –, bénéficie actuellement du fléchissement de ce dernier. Alors qu’au préalable lorsque le dollar, et par induction donc le renminbi aussi, étaient plus vaillants, personne ne rouspétait. Depuis, par rapport au même dollar, le renminbi s'est apprécié de 25%.
L' éditorialiste de Time, Fareed Zakaria, résume lucidement l'imbroglio: China bashing is "at best pointless posturing and at worst dangerous demagoguery. Chinese companies make many goods for less than 25% of what they would cost to manufacture in the U.S. Making those goods 20% more expensive won't make American factories competitive. The most likely outcome is that it would help other low-wage economies. The best and most effective response to it is not threats and tariffs but deep, structural reforms and major new investments to make the U.S. economy dynamic and its workers competitive."
Les autres pays émergents, Maurice notamment, se contenteront des “miettes”. Ces “miettes”, néanmoins, il va falloir aller les chercher car il y aura de moins en moins d’accords préférentiels pour les garantir. Il n’est pas question seulement de positionnement sur le marché ou de “fine-tuning”, le modèle mauricien de développement lui-même doit être revisité.
Dans un monde de plus en plus intégré, l’odyssée chinoise démontre l’importance de l’ouverture sur l’extérieur et de la stabilité monétaire dans la vitalité d’une économie. Si nous envisageons enfin de réconcilier la vision avec l’action, nous serons alors en harmonie avec la profession taoïste du yin et du yang, cette philosophie d’équilibre qui inspire l’ethos chinois depuis plusieurs siècles.
A nos “policymakers” d’inaugurer la voie jamais empruntée jusqu’à présent : le micromanagement. C’est-à-dire, l’amélioration de notre compétitivité en passant par une stratégie ciblant l’ajustement de l’environnement général afin que tout le monde soit efficient sans le soutien d’une monnaie de singe, mais avec celle “du peuple”.
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